Je portais Quentin. C’était l’été. Il faisait chaud. Et mes lectures du moment m’avaient toutes lassée…

Et puis un jour, chinant dans une vieille librairie, je suis « tombée » sur Ma vie et ma pensée. Je connaissais le nom d’Albert Schweitzer, et en temps que musicienne, l’organiste fervent défenseur du grand J.S.Bach bien sûr, mais pas la voix derrière. En lisant ses lignes, j’ai eu l’impression de boire une eau claire.

Schweitzer n’impose rien. Mais il propose, témoigne, explore. Il parle de la vie avec un respect immense, presque sacré. Sa célèbre Ethique du « respect de la vie«  m’a touchée en plein cœur.

Enceinte, chaque page résonnait dans mon ventre. Ce n’était plus seulement une lecture : c’était une Transmission. Une manière de penser le monde que je voulais offrir à mon enfant à naître.

Ce livre a imprégné ma grossesse comme une infusion lente.

Et aujourd’hui encore, dans mes choix quotidiens — cultiver en bio, transmettre plutôt que produire, ralentir, écouter — je sens son empreinte.

Son humilité face à la Nature m’inspire dans mon quotidien de « Jardinière de l’Ame »…

« Je suis vie qui veut vivre, entouré de vie qui veut vivre »…

Précurseur de l’écologie, Albert Schweitzer a été le premier à utiliser la formule du « respect de la vie » pour fonder une éthique qu’il voulait élémentaire et universelle. Le respect de notre propre vie et de celle des autres sont deux choses absolument inséparables: telle est la prise de conscience qui devrait s’imposer de façon claire et immédiate à chacun d’entre nous.

Il faut l’avouer : il y a un peu de folie à tout quitter à 19 ans pour partir à Moscou, armée de partitions et d’un visa. Mais c’est une folie joyeuse, que j’assume pleinement.

Je venais juste de décrocher mon Premier Prix du Conservatoire de Paris, et j’avais soif d’ailleurs. C’est entre autre Gogol qui m’a ouvert la porte. Ou plutôt, qui m’a soufflé à l’oreille que la vie n’avait aucun sens… et que c’était précisément là que résidait toute sa Beauté…

« Les âmes mortes« , c’est une satire féroce, bien sûr. Mais c’est aussi un poème sur la vacuité, sur la mécanique absurde de nos vies, sur le grotesque qui se cache derrière le sérieux.

Ce roman m’a donné le courage de fuir les sentiers balisés. De suivre une Intuition Folle. De partir là où rien n’était prévu.

Et j’ai compris qu’on pouvait aimer la vie tout en sachant qu’elle nous échappe.

Aujourd’hui, c’est peut-être lui le plus inconscient de mes Maîtres — celui qui m’a appris à me détacher de la réussite brillante pour creuser quelque chose de plus Vrai. Quelque chose…de plus proche du Vivant….

Pour retrouver contre vents et marées un rapport plus sincère, incarné, avec la Terre, la Simplicité, l’Essentiel…

Ces trois livres sont extrêmement différents, et pourtant, ils se répondent.

Hildegarde m’a appris que l’Univers est tissé de correspondances, de liens.

Schweitzer m’a soufflé que le respect de la vie commence dans les gestes les plus simples.

Et Gogol m’a chuchoté que la seule chose sérieuse à faire, c’est de suivre son chemin — même s’il n’a ni nom ni balise.

Aujourd’hui, je plante, je partage, je transmets.

Et ces trois voix m’accompagnent encore, à chaque étape. Avec comme fil rouge entre ces livres : le Soin, la Lucidité, la Foi en la Vie, la Nature comme Maître silencieux.

Et vous… quel livre a semé une petite révolution dans votre potager intérieur ?

Dites-le-moi en commentaire…

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Prenez bien soin de Vous et du Vivant

Muriel